Bivouacs et grands espaces
Ah ,bivouacs , randos et grands espaces, que de bonheurs, de sérénité, de plénitude! Au bord de la mer, d'un court d'eau , en pleine montagne, dans le désert, le bivouac , c'est le repos du" guerrier" en pleine nature , prendre "possession " des lieux (humblement ) comme si on était seul au monde. . Le rêve! Après une plongée , une descente de rivière, une rando ou juste comme ça pour la beauté , la magie des lieux, c'est l'instant convivial autour du feu , quelques grillades, une guitare, un djembé, une bonne bouteille, des histoires, des contes et des projets pour le lendemain ! L'espace, la nature, la vie sauvage, la vie tout simplement, la vraie, pas forcement au bout du monde,quelquefois au bout de la rue ou presque pour être avec le réel ,vivre vraiment sa vie pas celles des autres par procuration. Quelle que soit la terre, le lieu, celle ou celui qui a conscience "d'être né de quelque part" , aime sa terre . S 'il sait d'où il vient , il sait ce qu'il est et de ce fait, où il va; il va à la rencontre d'autres terres, d'autres lieux , d'autres..Le citadin ne sait plus d'où il vient , quelle importance, surtout aujourd'hui, toutes les villes se ressemblent partout dans le monde, malheureusement. On y perd ses réflexes, ses sens, ses aptitudes. On y apprend les règles communes , dictées! On ne veut se heurter à personne, alors on fait comme tout le monde. Sorti de cet "idéal" que l'on croit sûr, on a soudain peur en pleine nature. Paniqué, sans repère on se croit quelquefois vulnérable, alors que c'est tout le contraire. C'est dans nos citées que nous avons le plus à craindre. Agressions, accidents, incivilités, stress, angoisses, perte de nos valeurs, de nos sens , de nos envies, nous y sommes tous à moitié morts .Que risque t-on dans la nature, à part notre propre inconscience . La nature ne nous veut aucun mal , elle ne pardonne pas nos erreurs, c'est tout! Au moins cela nous permet de savoir ce que l'on vaut. J'ai fait pas mal de bivouacs en tout genre, un peu partout et sans être le moins du monde un aventurier . Mon Père l'était, ce sont des hommes prêts à tout , ce qui veut dire difficiles à vivre, voire dangereux!! Pas dangereux au sens de mauvais, mais parce qu'ils s'exposent aux dangers, ils ne craignent rien, surtout pas la mort qui fait partie du jeu . Ancien résistant, maquisard, rattaché à un bataillon de chasseurs alpins (amusant pour un Antillais), comme beaucoup après une guerre, il leur faut leur dose d'aventure. Ce sont des aventuriers, rien à voir donc avec le petit baroudeur que je suis dans un monde en paix. Pas d'aventure donc, simplement des moments privilégiés en harmonie avec la nature et soi.J'ai été quelquefois accompagné par des gens qui se disaient prêts à tout.. que de surprises!! J'en ai vu paniquer dans l'obscurité, dormir avec une arme (même des grenades, les fous!) , refuser de sortir des limites du campement , s'affoler dans l'eau alors qu'ils avaient pieds , tétaniser sur une paroi etc etc...J'ai eu droit à d'étranges comportements plus dangereux les uns que les autres. Le pire est lorsque les gens ont peur sans raison , on ne sait pourquoi ils ont peur et à force ils finissent par vous transmettre leurs angoisses . Les cons !C'est terrible car on ne peut les laisser ni les raisonner, tout juste se dire que comme ceux qui n'ont peur de rien ils sont à éviter . Pour moi les campements en pleine nature sont indispensables, tout comme l'élément liquide où je me complets, ils me ressourcent .Seul ou bien accompagné j'y prends mon temps, je savoure le lieu, la terre, le monde, le partage, l'autre, les autres et moi ,un peu.